Correction du bac blanc de français - séries technologiques

Par EMMANUELLE MEIGNAN, publié le mardi 12 mars 2019 11:30 - Mis à jour le mardi 12 mars 2019 11:39

 

 

Questions de corpus (6 points) :

 

Les attentes du correcteur selon le corrigé officiel de 2015 :

- les candidats traitent les deux questions séparément

- une phrase suffit pour l'introduction

- une réponse organisée autour d’un ou plusieurs éléments communs aux extraits, ou suggérant leur proximité, mais à partir de la question posée

- une comparaison entre les trois extraits ou une confrontation des textes

- tous les documents doivent être cités

- une courte phrase conclusive pour chaque question

- une copie propre, un niveau de langue acceptable et des sauts de lignes

 

Pistes de correction (puisqu'il n'y a pas de réponse unique aux questions et qu'on attend du candidat une analyse de la question puis un travail de réflexion personnelle). Les réponses attendaient au moins deux perspectives ou deux axes différents chacune (soit au moins deux paragraphes).

 

Question 1 (3 points) :

On peut s’attendre à une réponse structurée autour de perspectives mettant en valeur le caractère ambivalent des relations entre l’homme et l’animal, par exemple :

- Une relation plus ou moins conflictuelle que celle-ci relève du combat (Hugo, Sorman), ou du jeu (Kessel). Ces luttes traduisent un rapport de domination (l’homme sur l’animal chez Sorman ou l’inverse chez Hugo) ou de fraternité (Kessel).

- Une relation complexe entre attraction et répulsion : Chaque texte présente une observation réciproque traduisant des émotions diverses chez les personnages : la peur (Hugo) / la méfiance / la prudence (Kessel « lentement », Sorman « muselé, enchaîné ») ; l’attraction (Kessel et Sorman).

 

 

Question 2 (3 points) :

La présence de portraits très détaillés, qui confèrent une épaisseur romanesque et traduisent un poids dans le récit ;

L’humanisation des personnages animaux (construction d’une identité : nom propre valorisant « King » dans le texte de Kessel ; narration à la première personne dans le texte de Sorman ; effets de symétrie avec l’homme et facultés de communication de l’animal chez Kessel : « crinière et cheveux » ; les « bouches » et les « lèvres » effrayantes de la pieuvre dans le texte de Hugo) ; l’évocation de sentiments et d’émotions chez l’animal ;

Dans ces trois textes, l’animal est un acteur majeur de l’intrigue

 

 

Le correcteur valorise :

Les copies qui parviennent à confronter les textes et à montrer leur singularité (Q1)

Les copies qui auront identifié la narration à la première personne, la mise en scène de l’animal (Q2)

Le correcteur pénalise : Les réponses qui ne traitent pas tous les documents ;

-L’absence de relevés pour justifier le rapprochement entre les textes ; les réponses qui ne s’appuient pas sur des relevés précis ;

Les copies qui opèrent de lourds contresens ou de graves confusions ;

Les réponses qui ne confrontent pas les textes.

 

Corigé du commentaire

ou

LA 1 : Les Travailleurs de la Mer, Victor Hugo (1866)

 

Introduction

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Pbtq : Comment un animal peut-il atteindre la dimension d'un personnage épique ?

Annonce du plan

 

Développement sous forme de plan détaillé

 

I. Développement et organisation de la tension dramatique dans cette scène de roman

 

A. Un environnement hostile :

un espace obscur et inquiétant, territoire de la pieuvre, son antre : __________________

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B. La découverte progressive de l’ennemi :

- De l’indéfini « quelque chose », « cela », jusqu’à la reconnaissance finale : « Gilliatt reconnut la pieuvre ».

- Description morcelée de la bête, effets de loupe : « la pointe », « la ligature » « une deuxième lanière »…

- Construction énumérative : « Une deuxième lanière », « Une troisième lanière », « une quatrième ligature », « Un cinquième allongement jaillit du trou ».

- Apparition du tentacule marquée par un changement de paragraphe.

 

C. Une scène d'action à rebondissements :

Comme le montrent les indices temporels nombreux : « Tout à coup », « En moins d’une seconde » et verbes traduisant une action rapide : « saisir » « jaillit », « sortit ». Cela souligne le caractère très brutal de l'attaque.

 

D. La brutalité du combat :

- L’attaque se produit par étapes qui morcellent et meurtrissent tour à tour le corps de Gilliatt : « le bras », «poitrine », « poignet », « coude »… comme s'il était déchiré par un instrument de torture. -

- Combat inégal, la pieuvre prend la dimension d’une armée : À la solitude de Gilliatt répondent les pluriels évoquant le corps de la pieuvre : « d’innombrables lèvres », « quantité de points » « une foule de bouches ».

- On note également le lexique des armes : « couteau », « une flèche », « des lames d’épées ». La pieuvre s’avère un ennemi redoutable et stratège.

 

E. Effet de chute

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C'est presque cinématographique : gros plan sur le visage et champ-contre champ entre les deux personnages.

 

II. L'expression de l'angoisse et de l'horreur suscitées par la pieuvre

A. L’impuissance de Gilliatt ou l’angoisse partagée du lecteur

Il est objet : « tâta Gilliatt », « Elle lécha épouvantablement le torse nu de Gilliatt »…, « désespéré », « comme cloué »

 

B. Sentiment général d’oppression, partagé par le lecteur

« la compression » ; répétition du terme « pression » ; « pouvait à peine respirer » : se dessine la proximité de la mort (aspiration et asphyxie par le monstre).

 

C. La pieuvre semble être dotée d’armes multiples

- Giliatt ne possède qu’un couteau ____________________________________________

- Ses attaques sont intrusives : « elle s’appliqua sur sa peau », « enfoncements », « collées à sa chair »,… « L’horreur indescriptible »

 

D. Le lexique de l’horreur :

« l’horreur indescriptible », « épouvantablement », « affreuse et bizarre douleur », « horribles »

 

E. Le choix d’un point de vue interne dominant dans le passage :

- l'utilisation du pronom "on" fait que le lecteur se met à la place de Gilliatt et compatit ("souffre avec lui")

- Des descriptions liées à l’évocation des sensations, accumulation d’attributs : « mince, âpre, glacé, gluant et vivant ».

- Vocabulaire péjoratif, inspirant le dégoût : « viscosité », « gluant ». Insistance sur le toucher.

- les pensées ou émotions du personnage humain _______________________________

 

F. Un monstre difficile à décrire :

- L'importance de l’indétermination : « quelque chose », « indescriptible », « on ne sait quelle »

- La nécessité de recourir à de nombreuses comparaisons et métaphores pour décrire l’attaquant et exprimer la douleur de Gilliatt : image de l’instrument de torture (« courroie », « vrille »)

- sa force titanesque comme l'évoquent les nombreuses exagérations ou hyperboles ____

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G. Le triomphe de la monstruosité :

- La pieuvre se révèle un être qui relève à la fois de la machine et du vivant : « pression d’une courroie, poussée d’une vrille », « comme des rayons à un moyeu », « gluant et vivant » ;

- C’est aussi une figure vampirique : « d’innombrables lèvres collées à sa chair, cherchaient à lui boire le sang », et anthropophage : « si l’on se sentait avalé à la fois par une foule de bouches trop petites »

 

Conclusion

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Catégories
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