Espace CDI

En expo au CDI : Octobre/Novembre 2021 : Alain ALQUIER

Par GUILLAUME RUMEAU, publié le jeudi 21 octobre 2021 17:38 - Mis à jour le jeudi 21 octobre 2021 17:41

ALAIN ALQUIER

L’émotion naît aussi de l’inattendu, de l’inespéré, au détour du mystère. Alain ALQUIER vient  de trouver.

Combien de gestations verticales a-t-il fallu, d’années passées à remonter la peinture comme Sisyphe son rocher. Un semblant d’ennui,  une réflexion nécessaire derrière les barreaux. Ce ressassement comme une maturation l’a arraché au plan qui érige ce mur contre lequel on frappe sa tête, sinon son pinceau, pour toucher  le sol, y germer puis s’élever.

Cependant, qu’il n’imagine pas en avoir terminé.

Si les courbes libres, maîtrisées, laissent à penser que le peintre s’est affranchi d’une ascèse pénitente, elles sont aussi les serpents du Laocoon qui démembrent et enserrent, laissant surgir d’autres tourments. Le corps du peintre s’engage de ce côté-ci de la toile alors que l’adversaire ou partenaire de danse y apparait. Les blancs calcaires sont aux prises avec le noir venin qui se répand. Les rouges signent  les luttes universelles.

Le sublime ne se laisse pas approcher sans mordre.

Des anthropomorphismes pointent des os, des têtes basculent, des membres se plient, les gouttelettes autrefois remontées giclent et s’épuisent, ici, dans leur descente éphémère, des courbes séduisent, là, tendues.   La sculpture antique n’est pas si loin, de celle qui mêle terreur et violence, harmonie et sensualité. Le Gréco lui-même y voisine, et Schiele ; les fonds monochromes mettent en avant l’essentiel, oublient les contextes.

Est-ce à dire que Alain ALQUIER est expressionniste ? Il a pris un nouveau sentier. Nul ne sait où il mène, chacun sait qu’il n’a pas de fin. Mais si l’aventure fait naitre des forces, le temps s’en amuse ; le peintre le sait. Qu’importe.

Christophe BASSETTO
 

Sans Titre 1 et Sans Titre 2 (Acrylique sur toile) - 2013

Le cep de vigne qu'il dénomme "Bois de vie", un prétexte, par ses circonvolutions et entrelacements, d'exprimer par métaphores le ressenti charnel, l’envoûtement du rythme végétal et d'invoquer implicitement la symbolique de la croix, allégorie de la rencontre des contraires.

 

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